Enchaîner les kilomètres ...

... de carreteras en rutas

ET APRES ?
On rend la voiture et on s’envole pour aller se reposer toute la Semana Santa à l’île de Pâques.
Histoires à suivre...

PASSAGES DE FRONTIERES
Avec nos différents aller-retour entre le Chili et l’Argentine, il nous a fallu passer 6 fois la frontière. Quelquefois à des postes importants, quelquefois à des postes perdus dans la pampa (photos ci-contre). En général, ça se passe bien. Mais des fois, on subit une fouille complète de la voiture pour vérifier qu’on ne passe pas frauduleusement une pomme, un yaourt, une courgette ou pire un fromage! Chaque passage de frontière est donc précédé par un check minutieux de nos sacs. On a quand même frôlé l’incident diplomatique en passant un oignon qu’on avait oublié dans nos affaires de cuisine... Mais finalement, on n’a même pas eu une petite amende.
La plus grosse frayeur, on l’a eu au poste de Rio Frias où le douanier chilien refusa catégoriquement de nous laisser sortir du pays avec les enfants sans preuve qu’ils étaient à nous (on a leurs passeports mais pas de livret de famille, c’est la première fois en neuf mois que c’est un problème). Il faut dire que ce poste est à 3h de piste de toute vie humaine, qu’on n’avait pas trop envie de refaire dans l’autre sens... Après une heure de palabres et plusieurs coups de fils négatifs, le douanier a vu que nous avions une voiture immatriculée au Chili. Il nous a alors suffit de signer sur l’honneur une attestation disant qu’on allait la ramener au Chili pour qu’il nous laisse finalement sortir avec les enfants.
Faut croire qu’ils tiennent plus aux voitures qu’aux enfants dans ce pays. Allez comprendre ??!!??!!

Après avoir pleinement profité des immanquables, il nous restait 2 grosses semaines pour aller explorer les recoins moins touristiques de cette région immense. Nous avons quitté le parc de los glaciares en prenant la route 40 vers le nord jusqu’à Bajo Caracoles. Bajo Caracoles, c’est un minuscule hameau autour d’une station essence, qui fait aussi bar, hôtel, et superette. Nous y avons croisé un couple de jeunes belges remontant l’Amérique en stop et une famille voyageant en camping-car déjà croisée à Ushuaïa. Et oui, Bajo Caracoles c’est le genre d’endroit isolé qui attire le voyageur. Ils ont poursuivi leur route, nous avons décidé de passer la nuit là. Le lendemain nous avons viré vers l’ouest, direction le Chili pour aller se confronter un peu à la Carretera Australe. Après 100km de piste dans des paysages sublimes, nous avons passé la frontière à Paso Roballos. 2 ou 3 véhicules seulement passent là chaque jour. Chaque passage de frontière reste un moment émouvant et encore un peu plus comme quand ici le poste est très reculé. En progressant vers le Chili, notre chère pampa a fait place à de la forêt et le ciel a viré au gris. Nous aurions dû nous méfier... Nous avons remonté sans grand enthousiasme la Carretera Australe de Cochrane à Puerto Cisnes. Mais lassés par la pluie, nous avons remis le cap vers l’Argentine. Comme espérés, nous avons bien retrouvé la pampa au soleil de l’autre côté de la frontière! Nous avons coupé droit vers l’est jusqu’à Puerto Deseado, se dépêchant de rejoindre l’océan Atlantique pour aller voir les pinguinos avant qu’ils ne migrent. Là, on a eu la belle surprise de découvrir le mirador de Darwin. Enfin, on est redescendu jusqu’à Punta Arenas par la route 3.
Finalement, on a fait 7300km en 1 mois, en grande partie sur de la piste. Ça s’est bien passé, même pas une roue crevée. On rentre quand même un peu fatigués. Et, pourtant comparé à l’immensité de la Patagonie chilienne et argentine, on n’a parcouru qu’un petit bout.

Patagonie fin

10/04/11

L’AVIS DE LOUISE, 11 ans
Le Mirador de Darwin est un endroit magique! Toute cette terre craquelée c’était vraiment étrange.
A Puerto Deseado, on a fait une super excursion en zodiac. J’ai adoré les cormorans à pattes rouges, ils sont trop beaux, les pingouinos (j’ai pris plein de photos), et les dauphins noirs et blancs même si on ne les a pas bien vu.

L’AVIS D’ANNA, 7 ans 1/2
J’ai adoré des dauphins blanc et noirs, des pingouins et des phoques. J’ai presque réussi à toucher un pingouin.
C’était étrange de voir des bois pétrifiés.

L’AVIS D’AYMERIC, 2 ans 1/2
J’ai toujours soif : «J’ai envie boire de l’eau moi! Je veux bien boire encore. Moi j’ai pas fini de boire!» Je le répète juste 10 fois par jour, mais ça les fait rire les autres sauf quand je finis la bouteille.

COMMENTAIRES
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PAYSAGES
La Patagonie chilienne est une des régions les plus pluvieuses. Il tombe ici jusqu’à 4m d’eau par an. Le long de la Carretera pousse de gros arbres à l’allure un peu étrange. Mais, les paysages sont surtout marqués par des rivières aux courants impressionnants et aux couleurs intenses. C’est le royaume de la pêche et du rafting.
Au contraire, coté argentin des Andes, c’est la pampa la vraie sans un arbre. Mais on sait maintenant que tous les paysages de pampa ne se valent pas. Parfois, c’est magique; l’herbe jaunie brille au soleil, au loin on aperçoit les Andes ou la mer, des chapelets de nuages agrémentent le ciel. Et puis souvent à défaut d’herbe c’est de la terre blanche avec de pauvres buissons, le ciel est juste gris et il n’y a juste rien d’autre. Et là, faut avouer on a beau adoooorer la pampa, on finit par se lasser...

La Ria Deseado est un bras de mer qui se vide et se remplit à chaque marée et où l’eau salée, remonte jusqu’à 40km dans les terres. Cet environnement grandiose est également connu pour avoir été étudié et dessiné par Charles Darwin. Les rochers bordant la Ria portent aujourd’hui le nom de «Miradores Darwin».

«Je ne crois pas avoir jamais vu un endroit, qui semblait plus à l’écart du monde, que cette crevasse rocheuse dans la vaste plaine»

- Charles Darwin, décembre 1833 -

HEBERGEMENT
On trouve souvent des cabanas à louer. Ce sont de petites maisons en bois de 2 ou 3 chambres. C’est très pratique en famille.

BOISSON
La boisson nationale en Argentine est le maté. C’est un petit pot en bois ou en calebasse rempli d’herbes, sur lequel on verse de l’eau chaude que l’on boit ensuite avec une paille en métal. Lorsque le pot est vide, on le rempli à nouveau (sans changer les herbes) et on le passe à son voisin. C’est pas mauvais et très convivial.

ACCUEIL
Le pays est grand mais bien vide, alors on ne croise pas grand monde. C’est même parfois un peu pesant d’être toujours seuls. Ici dans le sud, les gens sont gentils sans être particulièrement chaleureux. Ce n’est pas du tout la même ambiance qu’à Valparaiso. Et on a quand même eu l’impression de se faire rouler quelques fois au Chili.

TRANSPORTS
Beaucoup de piste, mais pas comme en Mongolie, ici on peut généralement rouler à 90km/h sans se faire trop de frayeur.

NOURRITURE
Les argentins adorent le dulce de leche. C’est plus ou moins du lait concentré sucré gout caramel. Terrible pour le régime mais vite addictif.
Côté chilien, on aime bien les empanadas, chausson à la viande.
Les chiliens sont assez fiers de leur élevage de saumons (2e producteur mondial). Nous, on a essayé 2 fois et été déçus 2 fois. Tant pis.

PRONONCIATION
Les argentins prononcent les ll et les y comme des ch. Phonétiquement ils vont donc à la placha plutôt qu’à la playa. Ici on est connus comme les chaks !

ANIMAUX
Comme d’habitude, on pourrait faire une page entière juste pour les animaux. Au menu cette semaine, des pinguinos, des dauphins bicolores, des cormorans magnifiques, des rapaces de toutes sortes, des montagnes de lions de mer, des chevaux sauvages et puis toujours des nandous, quelques renards et des milliers de guanacos.
On a été aussi fait une balade dans une zone de présence de pumas mais malheureusement (ou heureusement) on n’en a pas vu.

PINGOUINOS
Les manchots les plus communs sur les côtes patagonienne sont les manchots de Mangellan. Ils vivent en colonies de plusieurs dizaines de milliers de couples. On a bien failli les manquer car début avril les jeunes finissent de perdre leur duvet et ils partent passer 6 mois en pleine mer au large du Brésil. Ils reviendront en Patagonie en septembre pour nicher (comme des bêtes).

BOIS PETRIFIES
Près de Sarmiento, dans la vallée de la luna (une des nombreuses d’Amériques du Sud!), on a été voir des arbres pétrifiés datant de 65 millions d’années, une époque où les Andes n’existaient pas encore. Alors que le paysage est maintenant désertique, ils ont été charriés par d’énormes rivières et déposés dans ce lieu qui était alors un delta. L’accumulation rapide d’alluvions (et tout un tas d’autres conditions qu’on n’a pas bien compris!) a engendré le processus de pétrification. C’est très impressionnant comme on retrouve tous les détails du bois dans la pierre.